Ouest

​Dschang 


Localisation : Latitude 5°26’42.99″N et longitude 10° 3’17.10″E pour l’Office du Tourisme.

Généralités :

Au cœur des collines de l’Ouest couvertes de bananiers, de thé,  de palmiers, Dschang est la préfecture du département de la Ménoua. La ville se situe à 1400 mètres d’altitude sur le versant sud-est des monts Bamboutos.

L’origine du nom serait une contraction du mot Tsah Tsang qui signifie « terre à palabres ».

Dschang est une ville historique découverte en 1895 par l’allemand Zingraft. La mission allemande s’y installe définitivement en 1903. La ville passera ensuite sous contrôle britannique, puis sous administration française jusqu’à l’indépendance du Cameroun en 1960. Située en altitude (1380 m) et bénéficiant d’un climat plus frais et moins humide, la ville est rapidement devenue un site recherché par les européens qui pouvaient ainsi récupérer des rigueurs du climat de Douala. C’est la raison de la création du centre climatique construit vers 1940 par la compagnie nantaise des chargeurs réunis. Hôtel d’une cinquantaine de chambres réparties dans 23 bungalows à l’écart de la ville et donc propice au calme et au repos, il a connu ses heures de gloires dans les années 60 avant de connaître un déclin lent mais régulier.

La ville de Dschang présente également d’autres centres d’intérêt :

  • L’architecture traditionnelle de l’entrée principale du marché construit en 1916 par les français. On y retrouve de nombreux artisans qui exposent leurs art. La ferronnerie serait un des premiers métiers d’art à se pratiquer à Dschang, vous pouvez ainsi visiter l’atelier de Tato à N’Keuli. La vannerie est également très pratiquée, essentiellement par le centre artisanal des aveugles situé près de l’IRAD, mais également la poterie, la sculpture sur bois etc…


  • Le musée (voir article du blog)


  • La base nautique créée en 2005 en coopération avec la ville de Nantes. On peut y faire du pédalo, du kayak …


  • Les chefferies traditionnelles  de Foto, Bafou etc… (voir articles du blog)


  • La paroisse du Sacré-Cœur fondée en 1960 par la congrégation française des Pères Pallotins.


  • Les chutes de Mamy Wata située à 24 km de Dschang près du village Apouh de la chefferie Fongo Tongo. Hautes de 82 m, elles méritent un détour si vous avez du temps devant vous. Attention, nous n’y sommes pas allé personnellement, les informations données pour y accéder doivent donc être confirmées.


  • Les plantations de thé Djuittisa créées par les français en 1970 dans des fermes expérimentales.


La ville de Dschang possède également une singularité remarquable, c’est la première ville camerounaise a avoir ouvert un Office du Tourisme. Inauguré en juillet 1998,  en collaboration avec la ville de Nantes (France), il permet aux touristes d’avoir les conseils pour visiter la ville et ses environs. Un pacte d’amitié entre Nantes et Dschang a en effet été signé le 30 septembre 2002. N’hésitez pas à y passer, vous y recevrez un accueil très chaleureux ou à consulter son site.

Dschang est également connue des étudiants pour son université agricole qui comprend la Faculté des sciences agricoles et d’agronomie (FASA). Cette université a ouvert ses portes en 1993, c’est l’institution la plus bilingue du Cameroun puisque les enseignements y sont dispensés indifféremment en français et en anglais.

Comment y accéder :

Avec la construction des routes nationales la reliant à Nkongsamba et à Bafoussam, l’accès à Dschang est devenu une visite sans histoire. Que l’on vienne de Douala ou de Yaoundé, il faut juste disposer de temps car il faut compter entre 4 et 6 heures de route. Pour ceux venant de Douala, vous passerez par la falaise de Foréké très impressionnante et qui constituait un véritable calvaire avant sa transformation en route moderne.

Conseils :

Hélas, comme c’est le cas ailleurs, il faut se rendre à l’évidence, le centre climatique a perdu son lustre d’antan. Si le cadre reste exceptionnel, la qualité du service et des prestations  sont décevantes tout en restant acceptables. On a même l’impression de replonger dans les années 60. Des projets semblent en cours pour lui redonner un second souffle.

Pour visiter la totalité des sites, il faudra passer au moins deux jours complets. De nombreux hôtels sont disponibles sur zone avec également des possibilités d’hébergement dans certaines chefferies. Se renseigner à l’office du tourisme.

Site office de l’office du tourisme de Dschang

Le site officiel de la ville de Dschang n’est plus accessible pour l’instant mais espérons qu’il sera de nouveau opérationnel dans quelques temps.
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Route des chefferies

Chefferie de Bamendjinda


Localisation : Latitude 5°36’44.44″N et longitude 10°17’47.96″E

Généralités :

Autrefois appelé Mba’adoh, le village de Bamendjinda abrite une chefferie créée vers la fin du 17ème siècle par le chef Mbougong. Bamendjinda, qui signifie « Peuple des rusés », est situé dans l’arrondissement du Mbouda, département des Bamboutos dans l’ouest Cameroun.

Sa Majesté Jean-Marie Tanefo n’avait que 10 ans au décès de son père Lucas Ngouo en juin 1965 et héritait d’un palais royal incendié dans les années 50. Après une dizaine d’années de formation traditionnelle à la chefferie de Baleng il revint à Bamendjinda où il fut intronisé le 21 septembre 1975. Il fit construire des dispensaires, des écoles et un musée.


Dépliant du muséeCe musée, baptisé « Musée de l’esclavage » a été inauguré le 12 décembre 2009. Il a été réalisé en partenariat avec l’association nantaise « Les anneaux de la mémoire » et valorise le patrimoine historique, culturel de la communauté de Bamendjinda au travers d’objets, illustrations, tableaux, vidéos ou décors. Plus d’information en cliquant sur le lien suivant qui vous permettra de télécharger le dépliant du musée.

Comme beaucoup de chefferies, celle de Bamendjinda a sa fête : Le Nékou, cérémonie biennale de purification et d’exorcisme qui remonte au 16ème siècle. Remise à l’ordre du jour par Sa Majesté Tanefo, la dernière édition a eu lieu le 5 mars 2011. Rendez-vous donc en 2013.

2 articles de La Nouvelle Expression et Zenu Network relatent le Nekou 2011.

Généalogie Bamendjinda

1. Mbougong Bahdo’o,
2. Foctchui I,
3. Foutio,
4. Fountine,
5. Foctchui II,
6. Ngouo I,
7. Focpi
8. Ngouo II,
9. Tchioffo, (1907-1944)
10. Tchingeu
11. Ngouo III
12. Tanefo Jean-Marie

Comment y accéder :

Depuis Bafoussam prendre la N6 direction de Mbouda. 3 Km avant Mbouda prendre la piste à droite après avoir franchi un léger col. Suivre la piste sur 1300 m avant de découvrir sur la gauche l’entrée de la chefferie.

Conseils :

Le musée est ouvert du mardi au dimanche de 9h à 12h et de 13h à 17h ou sur réservation (94 05 09 35 ou 77 97 88 91)

Les tarifs :

  • Jeunes, étudiants et élèves : 500 FCFA
  • Adultes : 2000 FCFA
  • Appareil photo : 1000 FCFA
  • Caméra : 3000 FCFA
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Chefferie Baleng


Localisation : Latitude 5°30’44.60″N et longitude 10°24’40.36″E

Généralités :

Village bamiléké des hauts plateaux montagneux de l’ouest Cameroun, Baleng est une commune du département de la Mifi. Baleng vient de « leng » qui signifie « viser », nom donné à ce peuple en raison de leurs nombreuses guerres de conquêtes.

La chefferie a connu plusieurs emplacements avant sa situation actuelle. En effet, le fondateur du village et premier roi, Fô Fondoup installe la première chefferie Baleng à Ndoupé. Fô Tchounga, qui régna de 1545 à 1573, la transféra à Famtchouet. Fô Fogha l’installa à Tyo et ce n’est qu’avec le Fô Nebouet Menegou que la chefferie s’installa définitivement à Laffé, son emplacement actuel.


Fô Tela Nembot Gilbert est le roi des Baleng depuis le 18 août 1970, date du décès de son père Fô Nembot Kamdem Thomas.

Sous le règne de Fô Kamdem Joseph, qui régna de 1898 à 1951, la chefferie subit une série d’incendies. Elle présente cependant des bâtiments d’architecture typiquement bamiléké avec ses toits coniques et quelques murs décorés ainsi que la plus ancienne collection d’oeuvres du peuple bamiléké (17ème, 18ème siècle).

Le festival biennal ngou ngoung, qui s’étend sur plusieurs mois, est destiné à l’initiation des jeunes aux us et coutumes de la société. Les cérémonies se déroulent sur place des fêtes décorée de masques végétaux confectionnés à partir de tiges d’arbre de paix. Véritable festival de couleur comme on peut le voir sur les photos extraites du site de la chefferie.

Dynastie Baleng

1 – Fô Tchounga 1545 – 1573
2 – Fô Lefoum 1573 – 1628
3 – Fô Konte Kouet 1628 – 1636
4 – Fô Nebouet 1636 – 1697
5 – Fô Pangue 1697 – 1701
6 – Fô Ntiou 1701 – 1704
7 – Fô Tchinda 1704 – 1714
8 – Fô Nganfang 1714 – 1720
9 – Fô Ngangouck 1720 – 1746
10 – Fô Negou Mekamga 1746 – 1778
11 – Fô Fogha 1796 – 1841
12 – Fô Nebouet Menegou 1841 – 1881
13 – Fô Mekoueng Koungnie 1881 – 1886
14 – Fô Kamdem Koungnie 1886 – 1890
15 – Fô Peto Tsegnwé 1890 – 1898
16 – Fô Kamdem Joseph Wouetlang 1898 – 1952
17 – Fô Nembot Kamdem Thomas Mana 1952 – 1970
18 – Fô Tela Nembot Gilbert 1970

La chefferie possède également un beau patrimoine naturel :

Le lac Baleng, situé à 1500 m d’altitude occupe un cratère de 800 m de large dans un cône à pentes faibles. Il est le plus connu mais on peut aussi visiter le lac Banefo et le lac Ndoupé

La grotte Meuhgam : lieux de cérémonies pour implorer la clémence des dieux sur le village et purifier les personnes.

La forêt sacrée, une des plus belles de l’ouest dit-on.

Comment y accéder :

A partir du centre de Bafoussam prendre la N6 direction Mbouda et Bamenda. 2600 m à partir du marché central prendre à droite au carrefour en patte d’oie. Suivre la piste pendant plus de 2000 m puis après avoir franchi le pont, prendre la piste à doite. 900 m après vous arrivez sur la place des fêtes de la chefferie après avoir franchi une des 2 portes.

Pour le lac Baleng, il faut continuer tout droit après le pont pendant 5 Km.

Conseils :

  • Il est préférable de visiter la chefferie au moment du festival Ngou Ngoung. Malheureusement, plusieurs chefferies célèbrent les festivités au même moment ce qui implique de faire des choix.


Plus d’information sur le site Internet de la chefferie Baleng.
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Chefferie de Baham


Localisation : Latitude 5°20’0.94″N et longitude 10°23’43.59″E

Généralités :

Dans le département des Hauts-Plateaux se trouve une chefferie fondée par des chasseurs Bamilékés venus de Bagam et dont les origines remontent aux alentours du XVIème siècle : la chefferie de Baham.

Le nom Baham est une déformation de « Pa Hom » venant de l’expression « Pa Hom meu dye » qui signifie « les gens qui enfermèrent un homme dans une case sans porte ».

Plusieurs fois incendiée entre 1955 et 1960, la chefferie présente cependant un intérêt architectural certain. Une grande allée bordée des cases des femmes permet d’accéder au palais traditionnel avec des portes et des piliers sculptés.


Rois qui se sont succédés de père en fils sur le trône de Baham :

  • Tamdja : Fondateur
  • Kouokam
  • Kammogne
  • Mboussu
  • Tentsedo’o
  • Kent Sedoua surnommé Le Guerrier
  • Taguiatseu
  • Kamdem I
  • Kouokam II
  • Kamdem II
  • Pouokam
  • Kamwa Marx : Il décède en 1954
  • Kamdem III : Accède au trône en 1954 mais est très vite remplacé par Teguia. Fusillé en 1964
  • Teguia : Accède au trône en 1956 et décède en 1986
  • Pouokam II : roi de Baham depuis 1986


Le musée inauguré en 2003 contient une riche collection d’objets du patrimoine malgré les incendies et pillages successifs. Ils sont présentés par thème (histoire, religion, costumes etc…) pour une meilleure compréhension. Le côté novateur de ce musée est d’organiser chaque année en juillet et août des ateliers d’initiation aux métiers de l’artisanat. La chefferie est effectivement, entre autres, un haut lieu de production du textile, particulièrement le Ndop, tissus traditionnel. Les ateliers peuvent d’ailleurs se visiter avec un guide.

Comment y accéder :

Deux possibilités, soit à partir de Bandjoun par la N4, soit à partir de Baham par la N5. Dans les 2 cas il faut compter entre 4 et 5 kilomètres de piste praticable ou de bitume. Une signalisation très sommaire permet de localiser la chefferie quand on arrive par Baham.

Conseils :

Autour de la chefferie, plusieurs lieux à visiter :

  • Les grottes de Fovu : ensemble de gros rochers situé au village Bou’kue où les populations des villages viennent effectuer des sacrifices. C’est là que fut intronisé le tout premier roi des Baham.


  • Touok Msi : ce site se situe au village Kha, c’est l’une des pépinières de plantes médicinales


  • Vac-Vac : au village Chengne une chute d’eau camoufle une grotte dans laquelle s’était réfugié le roi Kandem lors de l’attaque de son royaume par les allemands en 1905.


  • Le col du Batié (1850 m). Remarquable panorama sur la région


Il peut être intéressant de visiter la chefferie lors de la cérémonie du Kaing (qui signifie magie), rite d’initiation, culte de fécondité, évocation et utilisation des forces occultes. Prochaine manifestation en avril et juillet 2011.

Pour tout renseignement supplémentaire, visitez le site de Baham.
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Chefferie de Bamendjou


Localisation : Latitude 5°24’1.03″N et longitude 10°18’54.14″E (coordonnées approximatives)

Généralités :

Au sud-ouest de Bafoussam dans le département des Hauts-Plateaux se trouve la chefferie de Bamendjou crée vers le 17ème siècle par le Fo’o Nleuc Mbah. Celui-ci, originaire de Bansoa dont il critique le régime politique, quitte le village et s’installe à Kouockeuh, un des quartiers de Bamendjou.


Bamenjou (Mundzwo) signifie « les gens de petit malheur », nom donné par un prince Baham souvent ennuyé par Nleuc Mbah en traversant Kouockeuh.

Au bout de la grande allée boisée qui mène à la chefferie on découvre une architecture toute traditionnelle. Deux cases de part et d’autre de l’entrée, la grande case Nemmoh décorée de piliers sculptés, celles des femmes en bambous croisés et un palais construit par Oumbé Massah au début du 20ème siècle.

Sa majesté Rameau Jean-Philippe Tchendjou II Sokoudjou est sur le trône de Bamendjou depuis le 6 février 1953. Il succède à Nleuc Mbah, Tselà, Mba’a Koum, Takaà, Ta’ tedeu, Djon’ veu, Nédoum, Fgoum, Nzogatcha’, Takemtè, Fotsing, Takem, Tchendjou, et Tchideu.

La chefferie possède également un intéressant musée inauguré en avril 2009. Une première partie retrace l’histoire de la chefferie, une seconde met en valeur la richesse artistique et créatrice du peuple Bamendjou. Le roi est lui-même sculpteur sur bois et sur bronze. Le musée est ouvert tous les jours de 8H30 à 17H30.

Le festival biennal Chepan réunit le peuple tous les 2 ans durant toute une semaine pour valoriser et préserver ses acquis culturels. La dernière manifestation a eu lieu du 20 au 26 mars 2011 fichtre, c’est ballot ! Rendez-vous donc en 2013.

Vous pouvez voir ci après une des 18 vidéo réalisée lors du festival 2007 (Attention, les séquences durent un peu plus de 9 minutes) :

Comment y accéder :

C’est une des chefferies les plus difficile à rejoindre. A partir de Bafoussam, prendre la direction Bamendjou pour 17 Km sur une piste praticable avec quelques zones de bitume. Arrivé au centre de Bamendjou où se trouve le marché et la mairie, prendre la direction de Penka pour environ 4 Km. Vous arrivez directement sur la place des fêtes qui se trouve au dessus de la chefferie qui s’étend à flanc de colline.
​Ne pas hésiter à demander sa route car il n’y a aucun panneau indicateur
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Chefferie Bafou


Localisation : Latitude 5°28’26.75″N et longitude 10° 6’49.86″E

Généralités :

La chefferie Bafou est, par sa population, la plus grande chefferie du département de la Ménoua mais également la seconde de tout l’ouest Cameroun après celle de Bandjoun. Elle fut fondée au 16ème siècle par le chasseur Tala, venu de Baleveng, qui devint le premier chef de Menlepêh.

Bafou vient tout d’abord de « Ba » qui serait la déformation du mot « Pouo » et qui signifie « les gens de… » puis de Fou (fouh) qui signifie « fouiller, chercher pour se développer ». Ainsi Bafou (Pouo-Fouh) serait « le peuple des gens qui cherchent ».


Pour accéder à la chefferie, passer sous une première porte décorée de fresques et surmontée de 9 toits en forme de pyramides. Après quelques centaines de mètres de pistes en bon état vous arrivez à une seconde porte qui donne accès à la place du marché, coeur de la chefferie où trône l’arbre sacré. Toutes les routes du village convergent vers ce lieu de rencontres. Chacune de ces routes aboutit à une entrée à toits coniques décorée de fresques représentant les dynasties royales, des symboles ou des animaux.

Une troisième porte surmontée de 9 toits, tous coniques mais tous de formes différentes, vous mènera au palais lui-même. Dans la cour vous pourrez voir la pièce la plus importante de la chefferie : la statue du roi Fozap (Fo’o Zebaze) qui régna de 1728 à 1774. Excellent guerrier et surnommé « le conquérant », il agrandit le territoire de la chefferie à ses limites actuelles.

Dans le palais, un intéressant musée retrace toute l’histoire de la chefferie et possède de nombreux objets d’art. Une fresque représente Sa Majesté Kana 1er qui permit l’expansion du teritoire Bafou vers le nord jusque là occupé par le peuple Bamock, vers l’ouest aux dépends de Foto en s’emparant des territoires de Lepouo et de Tsuèto’o.

Kana 1er meurt le 28 octobre 1929 et est remplacé par son fils Ngouadjeu (également représenté sur une fresque). Sous son règne qui dura de 1929 à 1959, Bafou va connaître des crises sans précédent. Son autorité est bafouée et il est désormais considéré comme un simple auxiliaire de l’administration malgré ses attributs traditionnels. Il meurt assassiné en 1959.

Le trône resta vaquant pendant deux ans, il fallut attendre 1961 pour voir la destinée des Bafou confiée à Kana Paul II, jeune médecin qui développa la santé et l’éducation. Il meurt le 1er janvier 1994 et laisse le trône au jeune prince Victor Kana III âgé de 21 ans.

Men-Lepeh (qui signifie « petite chute d’eau ») situé à 1 km environ, serait le premier site d’implantation de la chefferie. C’est le plus grand lieu sacré du village car il abrite les crânes des onze premiers souverains et est devenu aujourd’hui le siège du plus grand dieu de Bafou : Fo’o Meng-Lepeh. On y trouve la maison du dieu et l’eau de la source qui se trouve juste en-dessous est potable pour celui qui dit la vérité. On peut également y voir Kemkouang (« le noble bracelet »), lieu de culte des personnes « éclairées » ainsi qu’un vieux tambour d’appel ayant appartenu à un ancien roi.

Depuis peu a lieu tous les deux ans le Lemou, festival culturel qui a pour but de valoriser la culture Bafou. Le prochain aura lieu en 2011.

Comment y accéder :

A partir de Dcshang prendre la route de Bafoussam et Bamenda sur 6 Km. Sur la droite, une porte traditionnelle indique l’entrée du territoire de la chefferie. Prendre la piste sur 1500 m. Vous arrivez sur la grande place sur laquelle on accède en franchissant une nouvelle porte.

Conseils :

Tockem Tourisme

Situé à 10 km de Dschang et 2 km de la Chefferie Bafou et à 2 pas de la chefferie N’Tsingbeu, une structure d’accueil, qui s’inscrit dans le tourisme équitable, intégré, durable, vous offre un séjour de qualité et d’authenticité. Plus d’informations sur le site Elans.
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Chefferie Batoufam


Localisation : Latitude 5°14’50.50″N et longitude 10°28’33.62″E

Généralités :

Batoufam, Tswefap en langue locale, se situe dans le département du Koung-Khi (ouest du Cameroun). La chefferie fut fondée par Nankam, chasseur et membre d’un groupe Tikar, les Blebles, venus du Plateau de l’Adamaoua. Sa case était construite à Bandrefam, en Haut de Fam (Tou-Fam). Plus tard, Nankam s’installe dans la forêt de Lekwa avec son entourage appelé « Peh Tou-fam » (gens de Tou-Fam). En y adjoignant « Ba », qui signifie village, on obtient Batoufam.

Lors de la 3ème dynastie, le chef Lekouelieu, petit fils de Nankam, attire la population des villages voisins avec ses produits de chasse. Il conquiert la chefferie de Nzick-Sa et y installe son palais (actuelle Chefferie Batoufam).


Chez les Batoufam une semaine compte huit jours dont chacun a des activités qui lui sont réservées : « Ndze-Ndze » est la journée de repos général, pas d’activités agricoles, « Tossag » est le jour du marché etc… Chaque famille possède un site sacré où des sacrifices sont faits aux dieux.

La société Batoufam est très structurée. Il existent 17 sociétés traditionnelles pour les hommes et quatre pour les femmes dont le Ghui qui regroupe les femmes étrangères non autochtones du village Batoufam. Les sociétés traditionnelles des femmes sont caractérisées par des danses spécifiques organisées pour des occasions de naissances, mariages, funérailles, ou des fêtes nationales. Pour les hommes, les danses les plus importantes sont le Medjong (danse de guerre) et le « Nzouk », danse rituelle organisée lorsque le nouveau chef a accomplit ses 9 semaines d’initiation au La’Kam avant son intronisation. Cette danse rituelle est aussi organisée lorsque les prêtres du village le recommandent pour apaiser les dieux et les ancêtres afin qu’ils bénissent le village.

Il est très dommage que cette chefferie ne fasse pas partie de « La route des chefferies » officielle, elle mérite vraiment d’être visitée de part ses fresques murales, ses boiseries sculptées et son architecture particulière.

Comment y accéder :

L’accès de cette chefferie est l’un des plus faciles puisqu’il se situe sur la N4 à mi distance entre Bangangté et Bandjoun. Un panneau indique clairement la direction de la chefferie. ensuite il faut prendre une route bitumée en bon état qui se termine à l’entrée de la chefferie.

Liste des chefs Batoufam :

  • Fô Nayang Toukam Innocent règne depuis 1989
  • Fô Toukam Fotso Elie Roger règne de 1954 au 24 avril 1989
  • Fô Fotso David règne de 1927 à 1954. A sa mort il laisse 60 veuves et 123 enfants.


  • Fô Pokam 10ème dynastie. Introduction de la culture du raphia utilisé pour la construction des cases et des meubles. Sa sève est extraite et consommée comme boisson. Développement de l’artisanat, ‘introduction des instruments agricoles (houes, plantoirs), de chasse ou de guerre (hache, lance, machette) des parures et bijoux (bracelets en ivoire), des tam-tam et statues.
  • Fô Metang
  • Fô Pwokap ( Megaptche )
  • Fô Tchatchouang
  • Fô Nanche
  • Fô Toukap
  • Fô Djipnang
  • Fô Nankap
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Mankon palace


Localisation : Latitude 6° 0’9.52″N et longitude 10° 6’15.69″E
Généralités :

Dans le département du Mezam, non loin de la ville de Bamenda également connue sous le nom Abakwa et Mankon ville, se trouve un site étonnant et très intéressant : Le Mankon Palace. Le royaume Mankon représente l’une des plus vieilles monarchies du peuple grassfield du nord-ouest Cameroun.

Au 19ème siècle, le peuple de Mankon a lutté contre les forces allemandes (vous pourrez voir un casque allemand dans le musée). La communauté Mankon est restée sous contrôle allemand après la première guerre mondiale jusqu’en 1961 alors que le nord-ouest était devenu un territoire sous mandat britannique.


Ingénieur agricole et homme d’affaires, Ngwa’fo est sacré roi en 1959. Il est pour ses sujets le « Roi-Pot ». Les trois corps du « roi-pot » sont son corps naturel et charnel, le palais et la cité. Loin de se limiter à un pouvoir traditionnel, la monarchie du « Roi-Pot » participe d’une réinvention de la modernité politique en s’inscrivant dans la dynamique du » retour des rois« . On peut lire à ce sujet l’intéressant article de Jean-Pierre Warnier ou celui de Jean-Pierre Bat.

Le musée royal créé en 2005 regroupe près de 200 pièces présentées par thèmes (histoire, art, costumes etc…) et de façon très claire. Le guide se fera un plaisir de vous raconter l’histoire du palais, les croyances et autres traditions. Vous aurez également la possibilité d’acheter un livre (en anglais) pour les aider à entretenir le musée.

Comment y accéder :

A partir de Bamenda prendre la nationale 11 vers Bafut et Wum pendant 7 Km. Prendre la direction de l’aéroport de Bamenda pendant 1500 m. A la fourche quitter la route bitumée pour la piste qui prend à gauche pendant 2400 m pour arriver sur un grand espace en face duquel trône le palais royal.

Conseils :

Il est conseillé de se rendre au palais dans la période de décembre afin d’assister aux fêtes annuelles 

Vous trouverez toutes les informations nécessaires en visitant le site du Musée.
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Festival Nyang Nyang


Localisation : Latitude 5°28’3.48″N et longitude 10°25’29.21″E
Généralités :

« Sa Majesté le Roi de Fussep et le peuple vous invitent à célébrer avec eux le festival culturel Nyang Nyang sur la place des fêtes du Palais Royal de Bafoussam ». Le Nyang-nyang encore appelé Nekang ou Nkee, signifie puissance ou magie. Exécutée par les peuples Baleng et Bafoussam, c’est une danse de cérémonie initiatique qui a lieu tous les deux ans et coïncide avec la période des récoltes. Elle est aussi symbole de richesse économique. Le Nyang-nyang est le cri des corbeaux qui assistent en quelques sortes les femmes au champ pendant les récoltes.


Cet évènement dure près de 4 mois pendant lesquels les jeunes sont initiés aux us et coutumes, aux valeurs morales telles que le respect, la probité et le courage, à certains rituels qui consistent à embaumer le corps de substances colorantes, de se masquer, d’utiliser le cache-sexe et de danser d’un bout à l’autre de la ville. L »initiation de ces jeunes, dont l’âge varie généralement entre sept et quinze ans, fait d’office d’eux des guerriers de la communauté. Les activités du festival biennal Fussep sont programmées suivant un calendrier spécial, avec des jours d’entrée (shienku) et de sortie (gossa touopsa’a) des sites du rituel.

L’apothéose de cette tradition vieille de 800 ans a lieu la dernière semaine pendant laquelle se succèdent carnaval, foire, animations culturelles, défilé de mode, un marathon, une soirée gastronomique ou encore l’élection de Miss Nyang Nyang.

Mais la journée la plus chargée de symbolique reste certainement le dernier jour avec la danse Koumdze ou Kabem. La place des fêtes de la chefferie Bafoussam décorée pour la circonstance se rempli peu à peu des invités et du peuple de Bafoussam, la majorité des trésors culturels que compte la chefferie est exposée.

Avant le Koumdze divers discours ainsi que le message des ancêtres précèdent le passage des Meku, femmes qui ont eu des jumeaux ou jumelles, ainsi que le couronnement de Miss Nyang Nyang.

La danse Koumdze est exécutée surtout par les notabilités venues de tous les coins du village, tous allant pieds nus pour rester en relation avec la terre nourricière, portant chacun une peau de panthère et faisant plusieurs tours de la grande cour royale. Elle débute par l’arrivée rituelle en procession des reines. Puis c’est l’immolation d’un bouc en signe de purification avant la sortie des jeunes danseurs. Ils surgissent de la forêt en dansant au rythme des tam-tams, bientôt rejoints par les guerriers aguerris dont sa majesté Njitack Ngompe, roi des Bafoussam. Tous dansent ensemble autour de la grande place. Puis tout le monde se retrouve dans la cour royale pour une dernière danse.

« Un peuple sans culture est un arbre sans racine » rappelait la reine mère Tikar dont est issu le peuple Fussep. Nul doute que le peuple Fussep est attaché à son patrimoine et son identité culturelle, il aime ses racines et veut les faire connaître.

Conseils :

Comme souvent, ces festivités pâtissent d’un manque de communication. Il faut donc rester vigilant pour savoir quand elles se déroulent. Une fois les dates identifiées, l’idéal est d’obtenir une invitation officielle afin d’assister aux festivités à partir de la tribune officielle. Sans cela, il faut se frayer une place dans la foule très nombreuse le dernier jour.

Le festival Nyang Nyang est biennal. Il se déroule entre les mois de novembre et mars et se termine toujours un dimanche. 
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